La villa Mandessi Bell

FICHE D’IDENTITE

Ville : Douala

Occupation d’origine : La villa Mandessi Bell

Occupation actuelle : Non occupée

Genre : Résidence privée

Année : 1904-1910

Localisation : 4.045246539218616, 9.688572709951863

Style architectural :

Historique 

Cette maison aux nobles proportions, caractéristique de l’architecture coloniale allemande d’influence classique, a été construite de 1904 à 1910. De forme rectangulaire, elle est construite en brique de terre cuites permettant de réguler la température. C’est une construction à galerie qui assure une ventilation optimale. Le toit fait en tôle permet l’accès et la canalisation du vent et protège contre les orages et pluies fréquents dans cette zone du littorale soumise à un climat équatorial. Elle est faite à un seul niveau, composée des piliers engagés soutenant des voutes au niveau de rez-de-chaussée. L’envergure de cette villa pendant la période Allemande au Cameroun suscite beaucoup de question car pendant cette période sauf les administrateurs coloniaux ne pouvaient avoir ce genre d’immense bâtiment.

David Mandessi-Bell, riche planteur et intendant du roi Rudolf Manga Bell fut le bâtisseur de cette villa expliquée plus haut, il a habité jusqu’à sa mort en 1936. Celui qui fut considéré comme le Fils adoptif du roi Ndoumbé Lobe, est l’un des premiers Camerounais dont les revenus ne sont pas exclusivement issus de la pêche ou du commerce.

En effet, lorsque le traite du 10 Juin 1840 entre les rois Akwa et Bell et les témoins Anglais, suivi du traité du 29 Avril 1852, signé entre le plus grand nombre de personnes tant du côté Anglais que du côté Camerounais la traite négrière est officiellement interdite. Les Douala, voyant disparaître également leur monopole commercial, se tournent vers d’autres sources de revenus : ils développent des plantations dans le Nkam, l’Abo, ou le Mungo. De moindre importance que les grandes concessions allemandes sur les pentes du Mont Fako, ces plantations génèrent cependant de substantiels revenus à l’origine de constructions comme cette villa.

En dépit d’être un grand agriculteur, il était intendant du martyr Rudolf Douala Manga Bell, chef des clans Bell (1873-8 Août 1914). Manga Bell fut un des fruits des écoles Allemande, parti en Allemagne pour les études, il apprend l’Allemand, la vie d’Allemagne et en ai influencé à vie. En 1897, il revient à Cameroun et constate une vie différente que les Allemands infligeaient aux « autochtones ». C’est ainsi qu’il entreprend des combats de réclamations qui seront à l’origine de sa mort le 8 Août 1914.

Après la mort de Mandessi Bell, son fils, Sam, né en 1911 dans cette maison (et mort en 1978), reprend l’activité de planteur, et occupe la bâtisse durant une partie de sa vie. Son frère adoptif, Jean Mandessi-Bell, fonde avec Léopold Moumé-Etia l’Union Camerounaise de Paris en 1937-38. Cette organisation avait pour but, dans une perspective d’indépendance à terme, de demander le régime du mandat pour le Cameroun. Jean Mandessi-Bell militera ensuite avec la Jeucafra (Jeunesse Camerounaise Française), dirigée par Paul Soppo Priso. Première association politique tolérée, sinon favorisée par la France, la Jeucafra se bat contre un retour d’influence des Allemands au Cameroun en cette veille du déclenchement de la seconde guerre mondiale. Cette association politique, qui souhaitait faire accéder le Cameroun au statut de colonie plutôt qu’à celui du mandat, fut énormément décriée comme organisation collaboratrice de la France. Elle sera cependant, selon l’avis d’Um Nyobè, le creuset des premiers activistes politiques du territoire.

De nos jours, cette bâtisse est abandonnée à elle-même du fait parait-il d’un conflit d’héritage entre les descendants de David Mandessi Bell.

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