Palais des Rois Bamoun

FICHE D’IDENTITE

Ville : Foumban

Occupation d’origine : Palais des Rois Bamoun

Occupation actuelle : Palais des Rois Bamoun

Genre : Palais

Année : 1917

Localisation : 5.732328575531261, 10.900991309960428

Style architectural

Historique

La politique de l’administration vis-à-vis des chefs supérieurs fut de leur donner des palais, habitations prestigieuse supérieures aux habitations traditionnelles, pour amener les chefs à accueillir le modèle occidental de manière à les inviter sur leurs toits les dignitaires de l’administration coloniale sans complexe.

C’est ainsi vers la fin du XIX ^e siècle et le début du XX^e siècle, l’Ouest du Cameroun, en pays Bamoun, il y’a eu un roi notamment le Roi Njoya dont les grands talents se sont manifestés sous aspects variés dans des domaines les plus divers : culture, art, industrie, linguistique. D’ailleurs sa renommée s’en alla bien au-delà des frontières du Cameroun. Invité un jour à Buea par le gouvernement allemand, le roi Njoya est fortement impressionné par la résidence du gouverneur. Son désir un moment gardé se transforme en projet qu’il dévoilera à Foumban : Construire un vrai palais, mieux que celui du gouverneur allemand, un palais en dur à l’abri des incendies qui ont ravagé les parois en bambous et les toits de chaume des précédents. Le roi soumet donc son projet aux grands dignitaires du royaume qui approuvent. De 1917 à 1922, sans conseils, sans concours extérieurs, persévérant dans son idée architecturale et dans sa vision, organisateur de talent, le Roi Njoya mènera les travaux pour le faire apparaître tel qu’il le voyait dans son imagination : un édifice alliant d’une façon originale des méthodes de constructions traditionnelles africaines à des solutions techniques s’inspirant des cultures occidentales et de la civilisation arabe de l’Afrique du Nord. C’est ainsi que respectant l’art, la tradition et les moyens d’expression du peuple Bamoun, naquit une architecture dans laquelle on perçoit notamment une influence baroque germanique avec, en filigrane une sensibilité romane du bassin méditerranéen sur une rigueur toute classique dans la composition. Malgré les difficultés des travaux, l’ouvrage avance sur un terrain difficile, en partie remblayé par des apports de terre et de pierre mené à dos d’homme. Une briqueterie qui met en œuvre des briques de terre rouge, des tuiles plates écaillés (à Ma Marom) et deux aciéries (l’une à Ma Mbouo, l’autre à Mfessang) qui débitent poutres, solives, plancher, chevrons, sont les fournisseurs en matériaux portés aussi à dos de cheval et à dos d’homme. Des artistes achèveront l’œuvre par des décorations et ornement en bois finement sculptés sur balcons, escaliers panneaux, les murs de brique sont revêtus d’enduit très particulier composé à partir de résine d’arbre teintée à la cendre et mélangée à l’huile de palme. C’est ainsi que grâce à l’ardeur du peuple bamoun, à son savoir, à son habilité, Foumban possède unique témoignage bâti de la civilisation bamoun, doté d’incontestable qualités architectures.

Cet édifice qui constitue un témoignage important dans l’histoire de l’architecture du Cameroun va être restauré par l’Unesco à partir de 1980. Il va donc renaître au-delà des formes et des matériaux, redevenir l’expression de façon vivante d’une vie sociale en même temps qu’un symbole culturel. Quadrangulaire cet édifice, l’épaisseur des murs s’élèvent de façon décroissante en fonction des étages. Il est constitué de trois pavillons, le pavillon central mène directement vers la salle de trône, les deux autres d’extrémités abritent la salle du jugement et la salle d’attente. Les fenêtres en arc décentré, ogif et tendu sont en bois et vitres. La toiture évasée sont faites en tuiles et respecte la configuration de la reconnaissance d’une résidence royale.

Ce palais qui a abrité trois rois notamment le Roi Njoya Ibrahim, le Roi Njimoluh Seidou et le Roi Mboumbouo Njoya. Il est aujourd’hui habité par le Roi Mbombo Mforifoum Mouhammad Nabil et garde donc sa même fonction de résidence.