Palais des Rois Bell

FICHE D’IDENTITE

Ville : Douala

Occupation d’origine : Palais des rois Bell

Occupation actuelle : Bien privé, non occupé

Genre : Palais

Année : 1905

Localisation : 4.043507129019089, 9.687098809951838

Style architectural :

Historique 

Cette résidence est construite en 1905 par les Allemands, pour le roi Auguste Manga Ndumbe (King Bell).  Cette prouesse architecturale, est une bâtisse pyramidale blanche à deux niveaux, marquée par une succession de toits appentis à plusieurs versants en aluminium de couleur verte. Les matériaux utilisés pour cette construction architecturale sont mixtes : briques de terres cuites importés d’Allemagne, bois, sable. Inspiré du style asiatique, plus précisément chinois et japonais. La façade principale nous présente de prime abord un rez-de-chaussée. Il est constitué d'un perron de sept contremarches et six marches, qui donnent accès à deux portes baies principales et une autre baie à l’extrême droite. Le bâtiment possède 8 arcs plein cintre soutenus par des pilastres qui favorisent la construction en hauteur. Cette bâtisse présente une base coursive, dans le souci de favoriser la circulation de l'air. Le premier étage du bâtiment quant à lui présente des balustres, et se trouve encadré de gauche à droite par une fenêtre en bois. Sur la toiture intermédiaire entre le premier et le deuxième étage, se trouvent des petites ouvertures qui servent à aérer la pièce intérieure. Et enfin, le deuxième étage présente un balcon, en lamelle de bois décoratifs en voute et en balustrade, qui selon les riverains servait d'estrade pour le chef lorsqu'il convoquait une réunion ou voulait s'adresser au peuple. Au sommet, un toit pointu est posé sur une structure carrée, l’ensemble es appelé clocheton. Pour sa construction, les ouvriers Togolais auraient moulé des briques en forme rectangulaire et éclatées. Puis, ils les ont posés en assise aussi régulièrement que possible, de manière à accroître la cohésion de l'ensemble. Tout l'art de ce mode de construction est dans la technique de l’ingénieur, sachant d'emblée trouver le juste équilibre. Le mur est monté suivant un principe décroissant, c'est à dire que le rez de chaussée constitue la plus grosse partie à la base du bâtiment, ainsi qu'aux chaînes d'angle et aux encadrements du toit. Les colonnes identiques sur la surface du mur, augmentent la cohésion entre les assises extérieures et intérieures. L'inclinaison de la charpente des cinq toitures observe une légère déclivité afin de favoriser la coulée des eaux de pluie.

La dénomination « La Pagode », vient de l’écrivain français Louis-Ferdinand Céline, qui a séjourné à Douala en 1916-1917 et qui la désigne comme telle dans son célèbre roman Voyage au bout de la nuit.

Cette bâtisse du début du XXe siècle fait partie d’importants investissements immobiliers à Bonanjo, commandité par le Rois Auguste Manga Ndumbe qui a accédé au trône en 1898. A cette époque, la fortune d’Auguste Manga dépasse de très loin celle de ses contemporains et pairs d’Akwa, Deïdo, et Bonabéri et égale celle des administrateurs allemands. Car avait en sa possession de grandes plantations de cacao et d’huile de palme dans le Mungo et sur les affluents du fleuve Kamerun-Wouri, de manière à compenser le déclin de l'économie de Douala basée sur le monopole du commerce intermédiaire avec l’hinterland. Certainement pour lui cette bâtisse étant la plus haute de la localité en cette période, en comparaison avec pour les autochtones et à égalité avec pour les administrateurs allemands, montrerait sa grandeur, son pouvoir au tant que le pouvoir des administrateurs allemands. En quelques sortes, montrerait que les autochtones avec leurs volontés et bravoures peuvent se mesurer aux administrateurs. Décédé en 1908, il n’a cependant vécu que trois ans dans cette demeure.

Son fils et successeur Rudolf Douala Manga Bell né vers 1873 (roi de 1910 à 1914), habite le palais à son retour de l’Allemagne en 1897 avec son épouse Emma Engomè Dayas, jeune femme métisse née de l'union entre le capitaine britannique Dayas et une jeune femme de Bali, Tébédi Eyoum. Il y vit jusqu’à son exécution le 8 Août 1914.

 

Alexandre Ndoumb'a Douala (roi 1950-1966), fils du roi martyre, n'y réside pas à son retour d’Allemagne en 1919, après la mort tragique de son père. Il accède au siège royal après 30 ans de combats, en 1950. Il s'installe à Bali, dans la concession, aujourd'hui communément dénommée Le Parc des Princes, qui héberge toujours l’actuelle Chefferie Bell. Les français qui obligent Alexandre Ndoumb’a Douala à s’exiler car il serait considéré comme un obstacle ou danger à leur domination ou possession effective du territoire.

Toujours propriété de la famille royale Bell, l’ancienne résidence est occupée depuis les années 1920 par différents locataires. Elle a abrité la première salle de cinéma en 1920 et après a pris une autre fonction, la restauration. Actuellement abrite l’Association doual’art. Elle reste l'une des anciennes résidences les plus emblématiques de la ville, tant par son histoire que par sa qualité architecturale.

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